Les trois jours de la Fête du Ciné viennent de passer.
Cette année 2006 est marquée par pas mal de déception car peu de bons films et aucun film vraiment transcendant.
Bilan :
DIMANCHE :
Secrets de Famille de Niall Johnson : Petite comédie so british très sympa. Un Rowan Atkinson délicieux et une Kristin Scott-Thomas piquante et parfaite ! Un bon début donc mais la suite ne sera pas à le hauteur…
Cars de John Lasseter : Un véritable ratage après l’excellentissime Les Indestructibles. Un scénario des plus clichés (une star multi médiatisée se retrouve dans le trou du cul de l’Amérique profonde…), un rythme lent et un monde de voitures peu crédible qui laisse place à trop de questions d’ordre pratique. Reste une bonne maîtrise technique mais pas assez suffisant.
La seule raison d’aller voir Cars au cinéma ? L’homme orchestre, petit court-métrage très Pixar qui précède le film.
Le Caïman de Nanni Morreti : Déception pour le nouveau Morreti. Beaucoup de longueur et un scénario qui se perd sur plusieurs chemins. On peut supposer que Morreti aurait aimé faire un film sur Berlusconi mais qu’il n’a pu que l’ « insérer » dans le Caïman. Cela donne deux histoires en parallèle, situation très déroutante pour le spectateur.
La Rupture de Peyton Reed : Nous voulions nous détendre avec un petit divertissement. Tellement bien détendus que nous nous sommes tous les trois assoupis !!
La Rupture est une comédie romantique comme on en fait trop, bourrés de clichés et un scénario prévisible à souhait !! Reste la sublissime Jennifer Aniston, même si on aimerait bien qu’elle fasse plus de film genre The Good Girl que ses nanars sucrés.
LUNDI :
Je vous trouve très beau de Isabelle Mergault : Petit film qui se laisse regarder, comme la fiction du samedi sur France 3. Un peu maladroit et naïf mais sincère et c’est ce qui compte.
Le Souffle au cœur de Louis Malle : Heuresement que Le Cinéma (impasse St Polycarpe) faisait une rétrospective Louis Malle sinon cette Fête du Ciné aurait été un désastre. Le Souffle au Cœur est un très beau film sur un jeune garçon de 15 ans au début des années 50. Ses relations avec ses frères, les filles, ses parents mais surtout sa mère. Enfin un bon film !
Le Feu Follet de Louis Malle : Un ancien alcoolique en cure de désintoxication décide de mettre fin à ses jours, désabusé par la vie et surtout par les relations hypocrites qu’il a avec ses amis. Bien, voici un peu pas très très gai. Sans doute très intéressant mais beaucoup trop intello pour moi. Je pense qu’il faudrait que je le revois mais dans plusieurs années, quand j’aurais un peu de bouteille.
Inside Man : Pas vu hélas car trop de monde au CNP Bellecour. Dommage….
MARDI :
Paris je t’aime : Succession de court-métrages sur le thème « prétexte » de l’amour à Paris. « Prétexte » car beaucoup d’amour mais peu de Paris dans ses films.
A retenir, cinq superbes courts (dont 4 de « comme par hasard » 4 réalisateurs qui j’adore) :
- Tuileries de Joel et Ethan Cohen : Steve Buscemi en touriste malmené : un bijou !
- Tour Eiffel de Sylvain Chomet : une histoire de mime originale et avec la divine apparition de Yolande Moreau.
- Faubourg St Denis de Tom Tykwer : une histoire d’amour en accéléré entre un jeune aveugle et une apprentie comédienne, Natalie Portman que, décidément, j’aime de pluls en plus.
- Le 14ème arrondissement d’Alexander Payne : L’ultime court du film. Les déambulations solitaires d’une touriste américaine au cœur et « dans le cœur » de Paris. Je crois que c’est mon préféré.
- Place des Fêtes de Oliver Schmitz : Le seul qui m’ait fait pleurer (en 3 minutes faut le faire !). Une très jolie histoire d’un amour qui « aurait pu ».
Rien que pour ces cinq là, foncez !
Zazie dans le Métro de Louis Malle : Lorsque on adapte du Raymond Queneau, il faut s’attendre à du n’importe quoi !! Et c’est le cas ! De la folie pure, très avant-gardiste pour les années 60, niveau montage. Un film aussi bien pour les enfants qui pour les grands. Mélange de Benny Hill et de Boris Vian !!
Volver de Pedro Almodovar : Un sous-Almodovar, tellement sous qu’on ne peut croire que ce soit lui qui aie pondu une telle platitude. Un film sans surprise, courant plusieurs lièvres à la fois sans jamais se décider. Et une Penelope Cruz au bord des larmes à chaque scène : lassant. Grosse déception.
Profession Reporter de Michelangelo Antonioni : Une resortie pour ce film de 75 porté par un Jack Nicholson formidable. Bon, vu ce film dans une salle sous 40°C sans clim donc ce fut assez difficile à suivre. C’est un film très intéressant, qui mérite réflexion, lent et énigmatique. Je pense qu’il mérité d’être vu plusieurs fois pour s’en imprégner. Un final de Fête du Ciné tout en étrangeté et questionnement…
En bref, trois jours peu excitants allant de grosses déceptions aux petites surprises mais sans vraiment emballer. Et dire que c’était sans doute ma dernière avant longtemps !!
Divine White