El pamplemousso Azul

jeudi, septembre 22, 2005

ECRITURE

Je reviens d'un petit tour chez d'autres bloggeurs, et je vois (encore une fois) que je suis vraiment une mauvaise ! Tous les blogs que je vois sont fait par des gens super calés en dessin. Perso, même un bonhomme je sais pas faire !!!

Donc, étant donné que mon rare talent artistique (à part les bracelets bésiliens : don't laugh band of fourbes !) c'est de savoir un tant soit peu écrire, je compte remettre un de mes textes ici. "Remettre" car il y en a déjà un, à vous de le trouver dans le méandre de mes archives...

Voilà, ce texte se nomme Message Terminé (en rapport avec la chanson d'Astonvilla bien qu'elle ne m'ait pas du tout inspirée) :

A savoir : c'était de l'écriture inconsciente (tout ce qui me passait par la tête était retranscrit, donc si ça veut rien dire, dites-vous que c'est simplement de la poésie (hihi) )

L'aube avait un parfum inégal, mêlé de crainte et de doute. Son regard perçait l'horizon comme un scalpel déchiquetterait la chair. Dans son esprit rien n'était brouillé, il savait quoi faire et le faire vite. Il flottait dans l'air une odeur de souffrance imprévue, une saturation étrange rendait aux choses leur noirceur d'origine.
Un épouvantail au loin semblait tel un fantôme sans squelette, les oiseaux se posaient sur ses bras tendus vainement vers un lointain avant-gardiste sans base réelle. Qu'aurait-il pu faire face à ce spectacle horrifiant d'inutilité ? Se déguiser lui-même en homme de paille pour étendre au monde entier cette inutilité ahurissante ? S'il regardait en arrière, il ne voyait rien. Une immense cité blafarde où couraient en tous sens des personnes privées d'identité qui tentaient, malgré elles, de cesser toute identification avec cet épouvantail. Mais en tentant vainement de s'éloigner de l'inutilité, elle s'y enfonçaient jusqu'à ne plus rien voir. Lui, en était sorti par la seule force de sa volonté. Dire "non" à tous et "oui" à tout ce dont il avait envie. Marcher dans un champs, lever la tête vers ce ciel gris, tout cela avait un goût pour lui à présent. Ne plus avoir la culpabilité de ne pas être ce que les autres attendent de vous. Ne plus avoir la culpabilité de se servir de choses dont on vous refusait l'accès auparavant. Il n'avait plus aucune disposition à l'inutile, tout ce à quoi il aspirait était d'être, de se sentir utile. L'envie de retourner dans cette cité blafarde se réduisait de jour en jour. Il se sentait capable de transpercer l'enveloppe du monde de façon irrémédiablement intemporel. Découvrir les sens cachés de tout sans avoir une quelconque folie vous traversant le corps et l'âme. Se sentir utile en restant ce qu'on est. Vouloir être égoïste pour le reste de sa vie, ne rien devoir aux autres. Déchirer la paille qui lui envahissait le corps et quitter ce champs. Dire "merde !" aux oiseaux qui se servaient de lui comme perchoir. Au loin, le soleil fuyait, laissant place à l'obscurité. Son regard tentait en vain de percer l'horizon, voir plus loin que tous. Ouvrir ses perceptions à l'unique immensité du monde. Il quitta l'avilissement primaire pour s'épanouir hors des murs mais près du ciel. Près de tout ce qu'il croyait vrai, qu'il savait vrai. Il partirait seul. Tous ceux en qui il croyait s'étaient transformés en formes de pailles. Tous naviguaient sans but dans la cité sans nom.
Il était seul, seul à pouvoir diriger sa propre vie sans recourir à l'extrême désespoir où plongent les aliénés citadins. Partir loin, ne pas se retourner. Il se demandait comment il avait pu rester si longtemps comme eux, sans vie, manipulé par des marionnettistes sans visage. Comme dans un cirque immense où les puces sont bien vivantes où les enfants ébahis ont des yeux d'adultes. L'enfance est morte dans ce monde, l'innocence est partie. Un sourire est un poignard empoisonné, on vous l'enfonce dans le dos. On croit posséder le pouvoir alors que c'est lui qui nous possède. On n'existe pas sans lui, il est le Mal et le Bien. Lui, avait réussi à s'en sortir, à courir dans le champs, à retrouver ses yeux d'enfants. Il lui fallait partir vite, sans se retourner. Le chemin serait long sans doute, parsemé d'embûches. L'odeur âcre lui prenait à la gorge et le poussa à allonger le pas.
Bientôt ses cheveux flottaient autour de son visage car il prenait de l'allure. Il fut pris d'une frénésie de vitesse, l'idée de dépasser ses propres capacités, aller plus vite que ses jambes lui vint à l'esprit. Il se concentra de toutes ses forces et parvint presque à quitter le sol. Il lui paraissait qu'il s'envolait, libéré de toutes contraintes, léger comme sa vie sans chaîne. Ses pieds semblaient si loin de son corps, ils ne touchaient plus la terre, il foulait le ciel, nageait dans le flot incessant des nuages. Il était libre. Ses doigts fouettaient l'air, il ne pensait plus à rien, sauf aux sensations, aux caresses du vent, aux parfums de l'azur. Il volait, plus haut, toujours plus haut, seuls ses sens parlaient, eux seuls communiquaient avec le reste du monde, ses yeux voyaient la beauté, sa bouche buvait la douceur, sa peau frôlait l'attente de son envol, ses oreilles en alerte n'écoutaient que le silence de la mer de coton. Ses cheveux longs balayaient le vide. Il montait toujours plus haut, il ferma les yeux et se laissa emporter, il ne courait plus. Il ne contrôlait plus rien, il planait au dessus de la cité blafarde. Au-dessus de toutes ces masses de pailles qui se laissaient griffer par des squatters ailés.
Lui, était devenu un de ces oiseaux, il ne craignait plus rien, ni le monde, ni l'envie, ni le besoin, ni les autres, ni la vie elle-même. Son cœur paraissait s'être tu pour laisser la parole aux astres, aux éléments. Il paraissait se désintégrer à travers la brise fraîche. N'était-ce pas de la pluie ? De la neige ? Il semblait redescendre, lentement, tomber, tomber. Il tenta de rouvrir les yeux mais l'espace l'en empêcha. L'eau s'infiltrait dans ses mains, perçait sa peau, il tombait. La douceur le griffait, cinglait son visage, ses yeux semblaient scellés. Sa chute était si lente mais en même temps si brusque qu'il ne savait plus s'il avait mal ou s'il coulait dans un bain d'ivresse et de chaleur. Ses pieds touchèrent le sol de nouveau, sensation étrange, il perdit l'équilibre et s'affala sur la terre, dans le champs, à côté de l'épouvantail. Il ne voyait rien, ses paupières n'existaient plus, sa peau était devenue invisible, il s'enfonçait dans les blés. Son cœur restait muet, le sang dans ses veines était bloqué et il ne pouvait plus penser. Tout était figé, le ciel, les blés, la cité, le flot des nuages, sa vie......

Divine White

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